Plusieurs professionnelles et professionnels de Transfert ont eu la chance d’assister à la conférence nord-américaine en ligne présentée début septembre par l’Association internationale pour la participation publique (AIP2). Ce furent des journées riches et inspirantes avec une programmation qui a suscité cinq grandes réflexions au sein de notre équipe.
Innover en participation publique
La pandémie liée à la Covid-19 nous a forcés à innover et à développer de nouvelles façons de faire en participation publique. L’adoption d’outils numériques a été accélérée dans toutes les sphères de nos vies, tant pour nos équipes que pour les communautés dans lesquelles nous évoluons.
Ces approches doivent être complémentaires aux approches en personne, et non une solution de remplacement. En revanche, l’apprentissage rapide imposé par le contexte a permis de développer une compréhension approfondie des possibilités offertes par le numérique en matière de participation, ainsi que de ses limites.
Même lorsque la distanciation ne sera plus nécessaire, ce bagage de connaissances continuera à alimenter la planification des démarches afin de les rendre toujours plus accessibles et représentatives de la communauté à rejoindre.
Redécouvrir les canaux traditionnels
Les contraintes sanitaires ont aussi suscité des questionnements importants par rapport à l’accessibilité des démarches en ligne : comment rejoindre les gens ayant moins d’aisance en ligne, ou n’ayant tout simplement pas accès à Internet?
Le contexte particulier a donc été l’occasion d’expérimenter avec des outils en ligne, mais également de revenir aux sources, avec des méthodes traditionnelles ayant fait leurs preuves par le passé : affichage, publicités à la radio ou dans les journaux, distribution de brochures, etc.
Consulter à échelle humaine
Alors que les grands rassemblements en salle sont toujours proscrits ou restreints, d’autres méthodes individualisées peuvent être utilisées pour consulter à échelle humaine : discussions en personne sur le terrain, appels téléphoniques, etc. La relation humaine de proximité doit rester au cœur de nos processus malgré la distanciation sociale. Cette pluralité de canaux de communications varie les approches et favorise une consultation de qualité, malgré les contraintes.
Assurer l’inclusion et l’équité dès la conception des démarches
Il est nécessaire d’améliorer, d’adapter et de repenser nos pratiques pour s’assurer que les démarches de participation publique sont inclusives et équitables. Pour y arriver, il est important d’identifier et de comprendre les barrières qui restreignent la participation de certaines personnes pour pouvoir les réduire et les éliminer. La conception d’une démarche empathique est la base pour y arriver.
Mériter la confiance du public par l’authenticité
En ces temps d’incertitude, la confiance envers les institutions se voit ébranlée. Pour bâtir une relation de confiance avec un public parfois méfiant, il faut être authentique dans nos approches avec les citoyens et citoyennes. Un partage franc de nos valeurs et de nos convictions comme point de départ de tous nos échanges est une bonne façon de poser les bases d’un dialogue ouvert et de mériter, petit à petit, la confiance d’un milieu.
Toutefois, il est essentiel de se rappeler que les citoyens auront toujours une part de doute quant aux intentions d’autrui et que cela fait partie du cheminement normal d’une démarche de participation publique. Des démonstrations répétées d’ouverture, d’écoute et d’empathie demeurent la réponse la plus appropriée. Il faut également reconnaitre que pour obtenir des échanges honnêtes et fructueux, les citoyens et citoyennes ont besoin d’un espace adéquat et d’un temps suffisant pour y parvenir.