L’activité humaine a une influence incontestable sur les changements climatiques. Ces bouleversements ont à leur tour des impacts catastrophiques sur nos systèmes naturels et humains. Pour limiter les changements climatiques, une réduction importante et soutenue des gaz à effet de serre est urgente.
La réduction de notre empreinte carbone et la protection de l’environnement passent par des changements de comportements collectifs et individuels. Bien qu’ils soient un des piliers de la décarbonation, ils représentent aussi un des plus grands défis à relever.
La volonté de changer est présente, mais le changement est difficile
Le baromètre de l’action climatique publié en 2020 indique que plus du deux tiers de la population québécoise veut en faire plus pour le climat. Pourtant, peu ont réellement changé leurs comportements. Toutefois, la même proportion de personnes croit que l’ensemble des acteurs au Québec peuvent collectivement lutter efficacement contre les changements climatiques. C’est donc dire que les gens croient en l’importance de modifier leurs comportements et supposent que le Québec peut y parvenir, mais que les actions concrètes ne sont pas au rendez-vous.
Maintenir les comportements écologiques dans le temps
Les changements de comportement pro-environnement se produisent lorsqu’une habitude actuelle est définitivement modifiée pour une autre action qui est favorable pour l’environnement. C’est évidemment plus facile à dire qu’à faire.
L’acquisition de nouveaux comportements peut être déclenchée ou ralentie par différents facteurs psychologiques, normes sociales et morales. Prenons l’exemple de se rendre au travail à vélo plutôt qu’en voiture. Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’inaction comme le temps supplémentaire requis à la routine matinale ou le besoin de trouver un nouvel itinéraire. Toutefois, si d’autres personnes du voisinage se déplacent à vélo ou s’il est mal perçu socialement d’aller au travail en auto, cela risque fortement d’encourager les déplacements à vélo.
Les entreprises et les gouvernements peuvent aussi offrir des incitatifs au transport actif : compensation financière à l’achat d’un vélo électrique, défi d’entreprise, etc. Il ne faut pas non plus occulter les facteurs structurels qui favorisent le changement, comme l’accès à un réseau utilitaire et sécuritaire de pistes cyclables, etc.
Pour que la décision de remplacer l’auto-solo par le vélo pour aller au bureau dure plus que quelques jours, il faut donc que plusieurs conditions gagnantes soient réunies.
Favoriser l’innovation sociale avec une approche intégrée et ciblée
Face à ce constat de l’importance de changer collectivement et individuellement nos comportements, mais aussi de la difficulté que cela représente, comment faire pour passer de l’inaction à l’action ? Plusieurs approches sont utilisées pour stimuler les changements de comportements allant de la réglementation, aux campagnes de sensibilisation en passant par des mesures incitatives. Une des solutions, privilégiée par Transfert, passe par l’utilisation conjointe de ces outils tout en prônant des communications ciblées selon les différents segments de la population.
Par exemple, en 2015 la Ville de Beaconsfield souhaitait réduire la quantité de matières résiduelles destinée à l’élimination. Accompagnée par Transfert, la municipalité a mis sur pied son projet de collecte intelligente participative. Plusieurs mesures favorisant le changement de comportement ont été mises en place telles que diminuer le nombre de collectes, indiquer sur les comptes de taxes le coût de la gestion des matières résiduelles, utiliser une stratégie de communication adaptée pour mobiliser la population, etc. Les changements de comportement individuels, comme le compostage à la maison, et collectifs ont permis de réduire la quantité de déchets. Beaconsfield est passée de la deuxième ville en produisant le plus sur l’île de Montréal à celle en produisant le moins.
Le changement est possible
L’humain est capable d’adaptation et de changement si les conditions sont réunies pour favoriser des modifications à ses comportements. Face aux changements climatiques, le défi est de renverser la vapeur pendant qu’il est encore possible de limiter les effets de l’activité humaine.